« Prendre la poudre d’escampette » : origine et signification

L’expression « prendre la poudre d’escampette » relative à la prise d’une poudre qualifiée d’escampette censée pousser à fuir sans se retourner remonte au XVIIe siècle. Plusieurs hypothèses sont évoquées sur son origine.

Signification :

  • Partir sans avertir/ s’en aller loin sous l’effet de la panique;
  • S’enfuir, se sauver à toutes jambes, décamper (pour se sortir d’une situation délicate);
  • Quitter un lieu en évitant de se faire arrêter.

Origine :

Le terme « escampette » vient de « prendre l’escampe » issu de l’occitan « escamper » (issu de l’italina « scampare ») signifiant « s’enfuir, déguerpir, prendre la fuite, décamper ou battre en retraite ». L’escampe désigne la fuite au XVI e siècle. Par ailleurs, le verbe « escamper » vient du latin « campus » (champ, campagne) et au XV e siècle « descamper » signifie « lever le camps, quitter la place ».

Différentes hypothèses sont avancées quant à l’origine de l’expression « prendre la poudre d’escampette ».

Dans l’art militaire, les artilleurs, du fait de la faible portée et du manque de précision de leurs bombardes, étaient disposés à l’avant des soldats et les réserves de poudre à l’arrière pour des questions de sécurité. Des assistants apportaient la poudre de l’arrière aux artilleurs. Dès que le combat tournait mal, ils ne revenaient pas et décampaient véritablement. La poudre pourrait faire référence à la poussière soulevée par le fuyard s’échappant de cette situation délicate.

Au XVIIe siècle, cette expression ferait par ailleurs allusion aux poudres purgatoires proposées par les charlatans. Celui qui ingérait ce type de potion s’enfuyait subitement en courant pris de crampes d’estomac. Molière, dans Le Malade imaginaire, caricature cette pratique, Argan se croyant toujours malade se faisant faire des purges en plus des saignées et prend divers remèdes dispensés par des médecins incompétents.

Si le rôle de la « poudre  » est mal défini (poudre soulevée lorsqu’on s’enfuit, poudre à l’origine de la fuite ou poudre jamais apportée par les assistants des artilleurs en cas de combat tournant mal), le sens général de cette expression proche de la locution « prendre les jambes à son cou » ne laisse aucune place à l’ambiguïté : décamper ou déguerpir sans demander son reste !

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