avoir un coeur d'artichaut

« Un coeur d’artichaut (avoir) » : origine et signification

L’expression « un coeur d’artichaut (avoir) » employée depuis la fin du XIXe siècle fait autant référence à un excès de sensibilité affective qu’une forme de superficialité et d’inconstance en amour.

Signification :

  • Être susceptible à l’amour;
  • Donner son cœur facilement et sans discernement (avoir le coeur volage ou tendre);
  • Tomber amoureux facilement, à tout bout de champ;
  • Être inconstant en amour.

Origine :

Lorsque l’on mange un artichaut, on détache une par une les feuilles attachées autour du coeur, appelé aussi fond d’artichaut, qui est seul comestible. On mange un peu de ce coeur sur chacune des feuilles détachées.

De façon métaphorique, quelqu’un qui a un coeur d’artichaut a autant d’amours que l’artichaut a de feuilles. Les amourettes se succèdent comme les feuilles d’un artichaut, auxquelles on donne un peu de ce coeur à chaque fois. Cette personne qui tombe facilement amoureuse et ne s’attache pas, n’a pas d’amour durable.

Le coeur d’artichaut renvoie aussi à la partie la plus tendre et la plus généreuse de l’artichaut par analogie avec le coeur humain, centre des émotions et des sentiments. La personne qui a un coeur d’artichaut ouvre facilement son coeur sans grand discernement.

L’expression :

Datant de la fin du XIXe siècle, cette expression est une forme simplifiée du proverbe « coeur d’artichaut, une feuille pour tout le monde ». Quelqu’un qui a un coeur d’artichaut est une personne particulièrement sensible, tombant amoureuse facilement.

Par opposition, la personne qui a un coeur de pierre ou de marbre est réputée ne pas éprouver de sentiments ou d’émotions; la pierre ou le marbre symbolisant la froideur, la dureté et la résistance.

De fait, l’expression « avoir un coeur d’artichaut » est souvent employée de façon péjorative désignant une personne à la trop forte sensibilité affective, inconstante et artificielle, multipliant les amourettes sans lendemain.

Citation :

« Tu n’es pas de celles qui meurent où elles s’attachent, Tu frottes ta joue à toutes les moustaches, Faut se lever de bon matin pour voir un ingénu Qui ne t’ait pas connue, Entrée libre à n’importe qui dans ta ronde, Cœur d’artichaut, tu donnes une feuille à tout le monde, Jamais, de mémoire d’homme, moulin n’avait été Autant fréquenté. »

George Brassens

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