"toucher du bois"

« Toucher du bois » : origine et signification

Le prononcé de l’expression « toucher du bois« , qui s’accompagne d’un geste de toucher d’un morceau de bois, a pour origine des pratiques superstitieuses remontant à l’Antiquité.

Signification :

  • conjurer le mauvais sort et/ou se porter chance.

Origine :

Au VIIe siècle avant Jésus-Christ, le mazdéisme (du nom de son dieu principal, Ahura Mazda) était la religion officielle des empires perses mède, achéménide, parthe et sassanide. Les Perses touchaient du bois, car il contenait le feu sacré permettant de s’obtenir la bénédiction du dieu du feu : Atar. En touchant du bois, on se plaçait sous la protection d’Atar. Chez les Egyptiens « toucher du bois »assurait bonheur et sérénité, le bois diffusant un magnétisme protecteur assurant soin et bien-être. Dans la mythologie grecque, « toucher du bois » favorisait la protection de différents dieux et déesses suivant l’essence de l’arbre : celle de Zeus pour le chêne, celle d’Athéna pour l’olivier ou celle de Poséidon pour le pin.

Les chrétiens se sont réappropriés cette superstition païenne. Au Moyen Âge, on touchait du bois en référence au Christ, qui avait été sacrifié sur une croix en bois. Cette forme de prière ou de supplication permettait de se protéger de l’adversité en éloignant malheur et malchance.

L’expression :

Aujourd’hui, l’expression « toucher du bois » est passée dans le langage courant et n’est plus rattachée spécifiquement à telle ou telle religion ou superstition. Le prononcé de celle-ci s’accompagne systématiquement d’un geste de toucher d’u’un morceau de bois au risque de perdre toute valeur.

Il faut noter que l’expression « toucher du bois » a de nombreux équivalents dans des langues étrangères (tocar madera en espagnol, to touch wood au Royaume Uni,…) marquant l’universalité du symbolisme du bois (protecteur des êtres, conjurant le mauvais sort, porte-chance…).

Parfois, quand ils ne le voyaient pas, il pouvait tout doucement, pour essayer de trouver autour de lui quelque chose de chaud, de vivant, passer la main le long de la colonne du buffet… ils ne le verraient pas ou peut-être ils croiraient qu’il se bornait – manie très répandue et après tout inoffensive – à conjurer le sort en « touchant du bois ». — (Nathalie Sarraute, Tropismes, XXII, Les Éditions de Minuit, 1957/2012, page 81)

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