Pour décrire une personne paresseuse, on hésite parfois entre les deux orthographes “feignant” et “fainéant” qui sont toutes les deux correctes. Qu’en-est-il ?
Feignant :
“Feignant” est le participe présent du verbe “feindre”. Si ce verbe est aujourd’hui synonyme de “simuler” ou “faire semblant”, il signifiait autrefois “paresser”, “se dérober”.
La forme “feignant” (nom ou adjectif) est apparue en premier pour décrire une personne “faisant semblant, feignant de travailler”. Tout comme “feignant”, les graphies “faigniant” et “feigniant” existent depuis le XVIIe siècle.
Exemple : « Lève-toi, feignante. » Il ne supportait pas de voir une servante assise. (Mauriac, Génitrix,1923)
Fainéant :
Pour désigner une personne “ne voulant rien faire”, “ne faisant même pas semblant de travailler”, un nouveau mot a été créé. Selon l’Académie française, il a été constitué à partir de “fait” (singulier de l’indicatif présent du verbe faire) et du nom “néant”; et pour d’autres, à partir du mot “feignant”. “Fainéant ” et la forme “fainiant” sont utilisés dès le XIXe siècle.
Exemple : les rois fainéants
Si la signification entre les deux termes est à l’origine légèrement différente, distinguant un paresseux simulateur d’un paresseux assumé, les deux termes sont aujourd’hui utilisés dans l’acception générale de “paresseux”. Alors que le mot d’origine “feignant” est plus courant dans le langage populaire, le mot “fainéant” se retrouve dans un registre plus littéraire.