Se retrouvant chez Racine, Edmond Rostand ou Boris Vian, l’épanorthose est une figure de rhétorique employée fréquemment dans les dialogues de théâtre ou de cinéma.

Définition :

Au terme dérivé du grec ἐπανόρθωσις / epanorthosis (« action de redresser, correction ») et de orthos (« droit »), « l’épanorthose » est une figure de style de rhétorique consistant à feindre de rétracter ce qu’on vient de dire ou à corriger une affirmation :

• en la renforçant (car jugée trop faible) en y ajoutant une expression plus frappante et énergique,
• en l’atténuant (car jugée trop forte),
• ou en la nuançant (car jugée pas assez précise ou radicale).

On parle aussi de rétroaction. Figure d’autocorrection, elle est parente de la palinodie (forme de rétractation ou de désaveu de ce qui été dit).

Construction :

Procédant par ajout de groupes de mots, des apostrophes ou la dislocation, la locution « que dis-je ? » est souvent présente.

Exemple : « Descriptif : C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! » -Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand)

Objectif :

Dans le dialogue, elle témoigne d’un cheminement de la pensée, d’une démarche sincère et réfléchie du locuteur; renforçant, nuançant ou atténuant sa pensée.

Citations :

« Votre prudence, ou plutôt votre lâcheté nous ont perdu. »
« J’espère, que dis-je ? Je suis sûre qu’on vous rendra justice. »
« Il l’a frappé, que dis-je !, il l’a roué de coups. »