« Prendre des vessies pour des lanternes » : origine et signification

L’expression « prendre des vessies pour des lanternes » est une expression à l’origine ancienne se rapportant à un ancien mode d’éclairage ou à la signification ancienne des mots qui la compose.

Définition :

  • Se faire des illusions grossières sur de gens ou des choses; se tromper lourdement dans ses appréciations; être dupé par les apparences.

Origine :

L’expression « prendre des vessies pour des lanternes » serait dérivée d’une locution du XIIe siècle : « vendre vessie pour lanterne ».

Au sens propre, cette locution serait en rapport avec le mode d’éclairage de l’époque. En effet, avant le Moyen Âge, des vessies de porcs mâles étaient utilisées comme contenants pour leurs qualités d’étanchéité et de praticité. Une fois séchées puis gonflées d’air, elles permettaient de transporter des boissons ou des aliments étaient utilisés pour l’éclairage du fait de leur membrane fine, transparente et solide. Une bougie était logée à l’intérieur assurant un éclairage économique. Les marchands ambulants vendaient souvent des lanternes à base de vessies, les faisant passer parfois pour des lanternes véritables. La personne qui se laissait abuser par ce stratagème était considérée comme naïve, crédule; ne s’attachant qu’aux apparences.

Par ailleurs, dans l’ancienne langue française, les lanternes étaient des balivernes, des histoires inventées à dormir debout. Les vessies au sens figuré évoquaient des choses gonflées d’air, de vent, creuses. « Vendre la vessée » voulait dire « vendre du vent ». La comparaison entre ces deux mots pourrait être à l’origine cette expression. La personne qui « prend des vessies pour des lanternes » étant une personne abusée par du vent, par rien du tout.

L’expression :

Officiellement attestée au XIXe siècle sous la forme de « prendre des vessies pour des lanternes », l’expression a pris le sens de  » se faire des illusions », « croire à quelque chose d’absurde, qui n’existe pas » s’appuyant sur l’ancienne signification du mot « lanterne » (baliverne, histoire trompeuse…). Elle signifie aussi « se tromper lourdement dans ses appréciations »,car « prenant ses désirs pour des réalités » ou se fourvoyant sur la réalité des choses.

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