Les onomatopées : définition, usages et exemples

Souvent associées aux bruits des enfants qui apprennent à parler, les onomatopées servent aussi à reproduire ou à imiter les bruits de la nature, des choses, des animaux, etc. Présentes dans toutes les cultures, elle seraient selon certaines théories (théories peuh-peuh, ouah-ouah, la-la, ho-hisse…) à l’origine du langage humain, même si ces théories n’expliquent pas l’apparition de la syntaxe.

L’onomatopée est un « mot inventé qui imite le cri d’un animal ou le bruit d’une personne ou d’une chose » alors que l’interjection est un « mot invariable isolé qui traduit un sentiment, une émotion, un ordre ». L’onomatopée peut être utilisée comme interjection (Exemple : mon cœur fait boum !) ou comme nom (Exemple : le boum du cœur). Les interjections n’imitant pas un bruit particulier (Exemple : coucou!, zut!…) ne sont ainsi pas des onomatopées.

En général, les onomatopées utilisées comme interjection sont immédiatement suivies d’un point d’exclamation, même à l’intérieur d’une phrase sauf lorsque deux onomatopées (ou plus) se groupent pour former une locution interjective (le point d’exclamation est placé après la dernière interjection).

Si l’onomatopée interjective est répétée, le point d’exclamation est positionné après le dernier élément répété et on sépare chaque onomatopée avec une virgule (Exemple : Ah, ah!)

De fait, les possibilités sont infinies en ce qui concerne tant la répétition du signe d’exclamation que l’emploi de la majuscule selon l’effet que l’on souhaite obtenir (Exemple : Ha, ha, ha! ou Ha! Ha! Ha! ou Ha! ha! ha! ou Ha ha ha!)

Pour mémoire, l’interjection ô, aussi appelée ô vocatif, peut servir à interpeller ou à invoquer (Exemple : Ô rage ! Ô désespoir !)

Employée comme interjection, l’onomatopée reste invariable. Employée comme nom, elle prend généralement la marque du pluriel bien que certains mots aux sons répétés s’écrivant encore avec un trait d’union sont généralement invariables (Exemple : les coin-coin, les cui-cui).

Les onomatopées ont servi à former des noms et des verbes dérivés.

Verbe ou nomOrigine
caqueterdérivé de la racine kak– (cri de certains oiseaux)
chuchoterdérivé de la racine chu–, qui forme chut (bruit d’un murmure)
claquerdérivé de la racine klakk–, d’où clac (bruit court, sec et fort)
coasserdérivé de l’onomatopée grecque koax (cri de la grenouille)
froufrouconstruit à partir de l’onomatopée frou (bruit léger produit lorsqu’on frôle un tissu)
glouglouterdérivé de l’onomatopée glouglou (bruit d’un liquide qui s’écoule et, par analogie, cri du dindon)
miaulerdérivé de la racine miau–. Le cri du chat a d’abord été désigné par l’onomatopée miault, qui est devenue miaou.
tam-tamconstruit à partir d’une onomatopée empruntée au créole français de l’océan Indien (bruit rythmé et assourdissant)
blablaterdérivé de l’onomatopée blabla. Signifie « tenir des propos sans intérêt, se lancer dans un verbiage creux ».

Liste non exhaustive d’onomatopées

OnomatopéeBruit, cri ou sentiment exprimé
ahsentiment vif, insistance ou renforcement; marque la surprise, la perplexité, retranscrit le rire
aïe (répété plusieurs fois)douleur et, par extension, surprise désagréable, ennui
areu areupremiers sons du langage que le bébé émet en signe de bien-être
atchouméternuement
badaboumchute suivie de roulement
bangexplosion violente
bangéclatement d’un ballon
bang (pistolet); pan (pistolet); boum (canon); ra-ta-ta-ta (mitraillette)tir de canon, de mitraillette ou de pistolet
bè; bêbêlement (de la chèvre, du mouton)
blablabla; blablaverbiage
bofmépris, lassitude, indifférence
boumquelque chose qui cogne, tombe, explose (boum : tir de canon)
broumronflement et trépidation d’un moteur
bzzzvol des insectes (abeilles, moustiques) 
chutmurmure (se dit pour demander le silence)
clacbruit sec, claquement
coac coac; coa, coacri de la grenouille
cocoricocri du coq
coin-coin (invariable)cri du canard
cot cotgloussement, caquètement de la poule
cracbruit sec (choc, rupture), évènement brusque
croâ (souvent répété)cri du corbeau
cuicui; cui-cui; piou piou (poussin), cot cot (poule)
(familiers)
Au pluriel : des cuicuis, des cui-cui
pépiement d’oiseau
dingtintement, coup de sonnette
drelin (vieilli)bruit d’une clochette, d’une sonnette (on emploie maintenant dring ou ding)
dring
bruit d’une sonnette (électrique), d’une sonnette de téléphone
euhmarque le doute, l’hésitation, l’embarras, la recherche d’un mot
glouglou (employé seulement comme nom, pas comme interjection)bruit que fait un liquide qui coule dans un conduit, hors d’un récipient cri du dindon, de la dinde
groin groincri du cochon ou du sanglier
grrrgrondement du chien; exprime l’agressivité, la hargne
hadouleur, surprise (agréable ou non), rire (souvent répété)
ha ha; hi hi; ho ho; hé hé (ricanement)éclats de rire
hé; ehsert à interpeler, à appeler, à attirer l’attention
hi (souvent répété)rires ou parfois pleurs
meuhmeuglement de la vache
miam; miam-miam
(familier)
plaisir de manger
miaou
Se met au pluriel : des miaous.
cri du chat
ohmarque la surprise ou l’admiration, renforce l’expression d’un sentiment
ouah; ouaf-ouaf; wouf
(généralement répétés); grr (grognement)
aboiement de chien
ouah; waouhadmiration, joie, jubilation
ouch; aïedouleur
oufsoulagement
ouilleexprime la douleur, la surprise et le mécontentement
ouinbruit de pleur, de sanglot
oupsexprime la surprise face à une bêtise, une gaffe, un raté
pafbruit de chute, de coup
pff; pfft; pfut…exprime l’indifférence, le mépris
pin-pon
bruit des avertisseurs à deux tons des voitures de pompiers
plic; plic plocbruit d’une goutte d’eau qui tombe
plouf; ploc; flocbruit de chute dans l’eau (floc : bruit d’un plongeon)
prout
(enfantin)
bruit de pet
pschitt; pschit; pschtbruit d’un liquide qui fuse, qui jaillit, comme du champagne
psitt; psst
(familier)
bref sifflement qui sert à appeler, à attirer l’attention
ronron
(familier)
ronflement sourd et continu, ronronnement du chat
smackbaiser sonore
snifbruit de reniflement, symbolisant la tristesse
tchou tchouu; tagadam; tougoudoum (bruit des roues sur les rails)bruit du train
tic-tac; tictac (nouvelle orthographe)
Au pluriel : des tic-tac ou des tictacs
bruit d’une horloge ou d’un autre mécanisme semblable
toc; toc-toc
(souvent répété)
bruit, heurt bruit lorsqu’on frappe à la porte
toc-toc; boum-boumbattement de cœur
tsoin-tsoin; tsointsoin (nouvelle orthographe)
Au pluriel : des tsoin-tsoin, des tsointsoins
imite de façon comique un bruit d’instrument à la fin d’un couplet
vlanbruit fort et sec
vouh; wouuuhbruit du vent
vroumbruit d’un moteur qui accélère
zzzz…bruit, sifflement léger et continu (bourdonnement d’insecte, souffle d’un dormeur…).

Citation :

“Le français est peut-être le langage le plus limpide et le plus précis du monde.”

Samuel Taylor Coleridge

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