Expressions de marins passées dans le langage courant

Le monde des marins possède sa propre culture, ses propres traditions, son propre vocabulaire relatif à la navigation et aux embarcations et ses expressions dont certaines sont passées dans le langage courant.

Avoir le vent en poupe La poupe d’un voilier est son arrière. Avoir le vent qui vient par l’arrière assure une navigation facile avec de bonnes performances. Avoir le vent en poupe dans la vie assure une période prospère.
Baisser pavillonSignifie abaisser le pavillon de son mât pour indiquer sa reddition. Pour un navire, la reddition est datée du moment où le pavillon est frappé. Au sens figuré, dans le langage commun cela signifie s’avouer vaincu ou abandonner
Balais (ramasser les)Être dépassé par un voilier plus rapide . L’expression, toujours en vigueur chez les régatiers , remonte à une ancienne tradition de la marine à voile où, lors d’une lutte de vitesse, le navire le plus rapide humiliait le plus lent en jetant ostensiblement par dessus bord un vieux balai inutilisable
Bon vent ! Souhaiter bon vent à un marin qui part, c’est lui souhaiter une belle navigation sans embûche.
Branle-bas ou branlebas de combat ou branlebas généralDégager les hamacs (« branle » en termes de marine) des ponts d’artillerie des vaisseaux et de les disposer roulés le long du pont supérieur pour servir de protection supplémentaire contre la mitraille ennemie.
Être au taquet Signifie être au maximum. Le taquet est une pièce d’accastillage qui sert à bloquer la tension des cordages.
Être dans le coaltar Le coaltar (ou coltar) est un goudron très visqueux qui sert pour le calfatage des bateaux en bois (pour l’étanchéité de la coque). L’expression signifie que l’on a du mal à se sortir du sommeil.
Être dans une mauvaise passe Une passe est un passage étroit. En mer, il faut se méfier des passages qui cachent des rochers ou des courants malsains. Un marin évite de se mettre dans une mauvaise passe dans laquelle il aura du mal à manœuvrer.
La pacotille Les pacotilles sont les marchandises que l’équipage pouvait embarquer en petite quantité pour commercer à leur compte. Ils ne payaient pas de droit de fret. Les pacotilles sont aujourd’hui des objets de peu de valeur.
Larguer les amarresCette expression est née au cours du XVIIIe siècle pour désigner le fait de détacher un bateau de son point d’ancrage. Par extension, elle signifie le fait de se lancer.
Les parages Partie de mer proche de la côte. Quand on signifie à quelqu’un qu’il est dans les parages, c’est qu’il n’est pas loin.
LouvoyerLouvoyer désigne une manœuvre d’un voilier à voiles auriques ou gréement bermudien pour remonter le vent en traçant des zigzags, en changeant simultanément de bord.
En argot marin : Agir ou parler par détour, sans aller au but
Marin d’eau douceNaviguer en mer avec le vent, les courants, les marées est toujours plus difficile que la navigation sur les plans d’eau intérieurs, sur l’eau douce. Les marins d’eau douce ont la vie plus facile que ceux qui prennent la mer. Les seconds dénigrent les premiers avec cette expression : ”Marin d’eau douce”.
Mettre les voilesOn met les voiles pour prendre le large, quand on part. Le voilier met les voiles quand il quitte le port, c’est pareil dans la vie.
Moyens du bordDésigne la combinaison de créativité et de moyens limités permettant à des marins de parer à une situation critique sans assistance extérieure
Prendre une biture La biture est le cordage de la ligne de mouillage déposé proprement sur le pont pour faciliter sa mise à l’eau (au moment où l’on mouille l’ancre). Pour lover un cordage en biture, il faut le déposer sur le pont en formant des S. C’est cette forme qui fait penser à la démarche d’une personne ayant trop bu qui a du mal à avancer droit.
Tonnerre de BrestAncien juron de marin qui a pour origine soit les intempéries de la rade de Brest, soit les usages matin et soir de tirs à blanc au canon par la marine basée à Brest.
Toutes voiles dehorsQuand il fait beau et que la mer est belle, le voilier navigue toutes voiles dehors.
Une démarche chaloupéeune chaloupe est une petite embarcation qui servait à descendre à terre. Étroite, elle n’a pas beaucoup de tenue à la mer et roule facilement. La démarche chaloupée d’une personne qui a bu rappelle la tenue à la mer des chaloupes.
Veiller au grainÊtre prudent. En météo, un grain est synonyme de vent qui se lève rapidement et qui forcit. Un marin qui veille au grain, le voit arriver et adapte sa voilure pour ne pas se faire surprendre.

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