Abréviations : règles et exemples

Une abréviation (du latin brevis, en français : « court ») est le raccourcissement d’un mot ou d’un groupe de mots, représentés par un caractère ou un groupe de caractères issus de ce mot. Le point autre que celui de fin de phrase est souvent l’indice d’une abréviation. Il existe plusieurs méthodes pour abréger des mots, dont :

  • la siglaison : un sigle est un ensemble de lettres initiales majuscules qui, épelé ou prononcé de manière syllabique, forme un mot servant d’abréviation (Exemple : HLM);
  • l’acronymie : un acronyme est un mot formé des initiales abréviatives de plusieurs mots, ou bien de lettres ou de syllabes initiales ou parfois d’un mélange de lettres initiales et non-initiales, qui se prononce comme un mot normal et non pas lettre par lettre. (Exemple : AFNOR)
  • la symbolique : un symbole est un signe conventionnel, qui peut notamment consister en une ou plusieurs lettres, correspondant à une réalité, à un élément, à une unité de mesure, à une opération, etc. ( Exemples : € / km…)
  • la signalétique typographique : Certains signes typographiques s’apparentent à des symboles. ( * ou astérisque)

En règle générale, il faut abréger le moins possible pour ne pas nuire à la clarté et à la compréhension du texte. Les abréviations sont souvent réservées aux notes, commentaires, indications de sources bibliographiques, index, tableaux, annuaires, manuels techniques et scientifiques. Dans les communications courantes entre collègues, elles sont admises bien que dénotant une certaine familiarité.

Diplômes et grades universitairesDans le corps d’un texte, les mots désignant les grades universitaires et autres diplômes s’écrivent en toutes lettres et en minuscules.

Exemple : Il a obtenu un doctorat honoris causa de Princeton

Il est cependant admis d’abréger les noms de diplômes dans certains écrits (curriculum vitæ, annuaires, …).
Les mots certificat, baccalauréat, licence, maîtrise et doctorat s’abrègent en ne conservant que leur première lettre, en majuscule, suivie d’un point abréviatif.

Exemple : l’abréviation de diplôme est dipl. ou D.
 
Noms et titres de personnesDans certains cas ou contextes, l’abréviation est déconseillée, notamment lorsqu’on s’adresse directement aux personnes : noms propres de personnes, titres de civilité ou titres honorifiques, vedettes, appels et suscriptions (nom et adresse du ou de la destinataire sur une enveloppe) ne s’abrègent pas. Dans les faire-part et les cartes d’invitation, on écrit également les titres en toutes lettres.

On peut cependant employer l’abréviation d’un titre de civilité ou d’un titre honorifique si elle est suivie du nom propre de la personne dont il est question, mais à qui on ne s’adresse pas, ou d’un second titre.

Exemple: le voyage de M. le Ministre…
Odonyme ( nom de voie de communication) /toponyme (nom de lieu géographique)En règle générale, l’élément générique et l’élément spécifique, de même que le point cardinal qui en fait partie, ne s’abrègent pas.

Dans les adresses, en cas de manque de place, l’abréviation du générique de l’odonyme est tolérée. Celle du point cardinal l’est aussi, à condition que le générique de l’odonyme ait déjà été abrégé.

Exemple : 10 av. Edgar Quinet, E.

Lorsque le point cardinal fait partie intégrante du spécifique de l’odonyme, il ne peut pas être abrégé. Dans ce cas, le point cardinal est lié aux autres éléments du spécifique par un trait d’union.

Exemple : 10, boul. Saint-Michel

Les nombres qui font partie des toponymes doivent aussi être écrits en toutes lettres, sauf s’il s’agit d’une date ou de chiffres romains.

Exemples : rue du 10 juin, avenue Paul-VI
Suppression de lettressuppression des dernières lettres d’un mot, qu’on coupe après une consonne et avant une voyelle. On procède ainsi dans tous les cas où il n’existe pas d’abréviations conventionnelles. Il faut éviter d’abréger un mot par la suppression d’une seule lettre, ce qui, en outre, n’est guère avantageux; la suppression de deux lettres est tolérée, mais n’est guère conseillée.

Exemple : prép. (préposition)/ janv. (janvier)


suppression de certaines lettres à l’intérieur du mot; dans ce cas, les lettres qui subsistent après l’initiale sont souvent mises en supérieures, c’est-à-dire surélevées, comme un exposant.

Exemple : Mme (madame)/ Dr (docteur)

conservation de quelques consonnes du mot; il s’agit alors d’abréviations figées dans lesquelles on ne peut changer aucun élément.

Exemple: qqch. (quelque chose)

L’abréviation de mots composés, de locutions ou d’expressions se fait, en principe, à l’aide d’un élément par mot. On conserve le plus souvent entre les éléments de l’abréviation les espaces et les signes de ponctuation qui existent entre les mots qui la composent. Certains usages consacrés (par exemple les abréviations de grades et de diplômes universitaires) font cependant exception à cette règle, d’où l’absence d’espace après le point abréviatif.

Exemples : c.-à-d. (c’est-à-dire)/  P.-S. (post-scriptum)/ N. B. (nota bene)
Troncation de mots Certains mots courts sont le résultat de la troncation de mots plus longs, généralement des noms ou des adjectifs. Ces formes réduites sont le plus souvent associées au registre familier.
En général, la troncation se fait par apocope (en retranchant les syllabes finales d’un mot). La coupure est souvent faite après le premier élément d’un composé d’origine savante ou après la deuxième ou troisième syllabe, notamment une syllabe se terminant par o. Plus rarement, on procède par aphérèse (en retranchant les premières syllabes d’un mot). Contrairement aux abréviations, les mots tronqués ne prennent pas de point abréviatif.

Exemples : photo./ bac/ bus

Certains mots tronqués ont remplacé, au fil du temps, la forme longue correspondante alors que d’autres sont en forte concurrence avec celle-ci; dans ce dernier cas, la forme longue est souvent privilégiée dans la langue soutenue ou technique.

Exemples : métro/ taxi

Les noms tronqués sont invariables en genre et prennent la marque du pluriel au besoin. Les adjectifs tronqués ne varient pas non plus en genre. En ce qui concerne leur accord en nombre, mettre de préférence la marque du pluriel aux adjectifs tronqués.

Exemples : légumes bios / marqueurs fluos
Troncation et ajout d’une finale en -oUn des procédés d’abrègement couramment utilisé dans la langue familière consiste à ajouter la finale -o à certains mots tronqués par apocope (dont les syllabes finales ont été retranchées).

Exemples : alcoolo (pour alcoolique) / véto (pour vétérinaire)

Les noms et les adjectifs abrégés avec la finale -o prennent la marque du pluriel au besoin, alors que les adverbes sont invariables.

Exemples: les prolos / les intellos
Accents sur les majuscules dans les abréviationsDans les abréviations, tout comme dans les textes courants, les majuscules prennent les accents, le tréma et la cédille lorsque les minuscules équivalentes en comportent.

Exemples : Éts ou Éts (Établissements)

Seuls les sigles font exception à cette règle pour des raisons de prononciation et parce qu’ils ont un statut autonome par rapport aux mots dont ils reprennent les initiales.

Exemple : ENA
Féminin des abréviationsIl est possible de mettre la marque du féminin à certaines abréviations quand la dernière lettre de l’abréviation est aussi la dernière du mot et qu’il n’y a pas de point abréviatif.

Exemple : Pre ou Pre (professeure; s’abrège aussi en Prof.)
Pluriel des abréviationsLa plupart des abréviations ne prennent jamais la marque du pluriel. C’est le cas entre autres des symboles d’unités de mesure.

Exemple : 20 m
 
La même règle s’applique dans le cas des abréviations qui se terminent par un point abréviatif.

Exemple : p. 10 à 12

Quand la dernière lettre de l’abréviation est aussi la dernière du mot, et qu’il n’y a donc pas de point abréviatif, le s est toutefois courant.

Exemples : Mmes ou Mmes (mesdames) / Éts ou Éts (établissements)

Le pluriel de certaines abréviations se marque au moyen du redoublement de consonnes suivies du point abréviatif.

Exemple : MM. (messieurs)

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