« Un jugement de Salomon » : origine et signification

Récit de la Bible dans lequel Salomon, roi d’Israël, juge un désaccord entre deux femmes prétendant être la mère du même enfant, l’expression « un jugement de Salomon » comporte un double sens.

Signification :

  • Jugement plein de sagesse et d’équité.
  • Verdict qui renvoie les parties dos à dos et met fin au litige confus qui les oppose, même cela est au mépris de la justice
  • Jugement ou partage insatisfaisant, partage des torts dans les situations où il est impossible de statuer sur la vérité

Origine :

L’énoncé :

Salomon est un personnage de la Bible, prophète et roi d’Israël, célèbre pour sa richesse et sa sagesse. Ayant demandé à Dieu de le doter d’un cœur qui sache écouter (2 Chroniques 1:7-12), il aurait reçu « la sagesse, la perspicacité, la richesse et la gloire ». D’après le livre des Rois 5 verset 9 à 13, « La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l’Orient et toute la sagesse des Égyptiens. Il était plus sage qu’aucun homme et sa renommée était répandue parmi toutes les nations d’alentour : il a prononcé 3 000 sentences, et composé 5 000 cantiques… Des gens de tous les peuples venaient pour entendre la sagesse de Salomon de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse « .
En 1Rois 3:16-28 se trouve rapporté un différend qui oppose deux femmes (de mauvaise vie) ayant chacune donné naissance à un enfant. L’un d’entre eux mourant dans la nuit, elles portèrent leur dispute sur le nouveau-né survivant devant Salomon, prétendant toutes les deux en être la mère. Pour régler ce désaccord, Salomon réclama une épée et ordonna : « Partagez l’enfant vivant en deux et donnez une moitié à la première et l’autre moitié à la seconde ». L’une des femmes déclara qu’elle préférait renoncer à l’enfant plutôt que de le voir mourir. Ainsi, Salomon reconnut la véritable mère de l’enfant. Il lui donna le nourrisson et sauva ainsi la vie de l’enfant.

L’interprétation :

Il s’agit de parvenir justement à se détacher de l’équité pour rechercher la vraie justice. L’analyse des émotions ayant conduit au litige (la jalousie pour celle qui n’est pas mère, l’instinct maternel pour l’autre) est plus importante que les indices matériels. La vraie justice prend en compte les émotions sous-jacentes : les mauvaises intentions sont mises en échec, l’amour est récompensé. Le juge exprime plus une sagesse, une connaissance de l’homme, qu’une expertise règlementaire.

L’expression :

A l’origine, un jugement à la Salomon est un jugement perspicace, plein de sagesse, sévère mais juste et équitable, statuant sur un problème apparemment insurmontable. Jugement mettant fin à un conflit, il renvoie les deux parties dos à dos, soi en partageant les torts soit en contraignant l’une des parties à renoncer à sa demande judiciaire. Face à l’impossibilité d’établir la vérité dans un litige confus, le partage des torts peut néanmoins apparaître comme non équitable, lésant l’une ou les deux parties. Ainsi, l’expression un jugement de Salomon a connu avec le temps un glissement de sens de jugement plein de sage et juste à un jugement coupant la poire en deux et ne satisafaisant aucune des parties en cause.

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