être comme un coq en pâte

« Être comme un coq en pâte » : origine et signification

La locution « être comme un coq en pâte » avec ses variantes « vivre comme un coq en pâte », ‘heureux comme un coq en pâte » ou « être traité comme un coq en pâte », renvoie à une situation de grand confort et de vie douillette à l’abri du besoin et des soucis.

Signification :

  • Être très bien nourri, traité, choyé, dorloté, entouré de soins;
  • Vivre à l’abri du besoin et de tout souci, ne s’occupant que de manger, dormir et jouir de tout le confortable de la vie.

Origine :

Au XVIIe siècle, lors des concours agricoles, les plus beaux coqs pouvaient constituer une source de revenu importante pour les fermiers. Pour les mettre en valeur (plumage, allure et corpulence), ils étaient nourris et entretenus avec égard. En effet, plus ils remportaient de prix, plus leur valeur marchande augmentait. Les coq étaient également transportés avec luxe de précaution dans une cage confortable, un panier ou autre bagage confortable pour éviter d’altérer leur chair et leur éclat. Les expressions « Un coq de panier » ou « coq de bagage » sont apparues alors, correspondant à un coq bien soigné pour faire monter sa valeur.

L’expression :

Le terme “pâte” a été ajouté au XVIIe siècle pour renforcer l’idée de confort (comme un coq logé dans un panier douillet, le panier par paronomase ou rapprochement par un mot de sonorité voisine devenant pâte)et de grand soin (en référence à la pâte utilisée par les fermiers pour lustrer le plumage de la volaille).

Par analogie, l’expression « un coq en pâte » a été appliquée à l’homme pour souligner cette situation de grand bien-être et satiété liée à l’aisance, l’absence de soucis et le luxe de soins et d’attention reçus. Dans la première édition du dictionnaire de l’Académie française (1694), il est ainsi précisé : « On dit proverbialement d’un homme qui est fort à son aise dans quelque lieu, qu’Il est là comme un coq en pâte. Quelques-uns le disent aussi d’un homme qui est enveloppé d’oreillers, de couvertures, etc. en sorte qu’il ne peut se remuer qu’avec peine. »

André Gide, s’est inspiré de l’expression “comme un coq en pâte” pour créer le mot “coqempâté” dans le sens de vivre dans l’aisance, de bien manger au point de s’empâter (prendre du poids) : « Hier, jeudi, Francis Jammes et sa jeune femme sont venus déjeuner. J’ai été les chercher à l’arrivée du train de Soissons. J’ai trouvé un Jammes très épaissi, très coqempâté par le mariage. » (Journal, 14 mai 1909).

Citation :

« Mme de Brissac voit très-facilement le comte de Guiche chez elle : il n’y a point d’autre façon ; on ne les voit guère ailleurs. Elle ne va point souvent chez M. de la Rochefoucauld ; Mme de la Fayette est à sa petite campagne : je ne vois aucune liaison entre eux et cette duchesse. Cette dernière contemple son essence comme un coq en pâte : vous souvient-il de cette folie ? » Mme de Sévignée- Lettre à Madame de Grignan, 1672

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