Tréma : fonctions et utilisations

Le tréma est un signe diacritique (élément adjoint à une lettre d’un alphabet pour en modifier la valeur ou pour distinguer des mots homographes) de l’alphabet latin moderne.

Le terme vient du grec trêma, trêmatos, signifiant « trou » ou « points sur un dé ».

Son histoire :

Son utilisation remonterait au XVIe siècle, époque à laquelle les usages grecs ont été copiés (la langue grecque recourant fréquemment au tréma). Il aurait été introduit par Jacobus Sylvius, auteur de la première grammaire du français écrite en France par un Français, initiateur de l’utilisation de l’apostrophe, du tréma et de l’accent circonflexe. Il a été ensuite repris par les imprimeurs de son temps avec de premiers usages fluctuants quant à son utilité et son placement.

Sa fonction :

il indique qu’il faut prononcer séparément deux graphèmes (lettre ou groupe de lettres transcrivant un phonème, élément sonore du langage parlé, considéré comme une unité distinctive) au lieu de les considérer comme un digramme (groupe de deux lettres représentant un seul son)
il rend une voyelle muette
il représente un signe d’umlaut (donnant un son voyelle différent de celui de la lettre qu’il couvre, à la manière des accents aigu et grave en français) germanique

Son utilisation :

VoyellesUtilisation
au-dessus d’un e, d’un idans certains adjectifs et noms communs
au-dessus d’un u, d’un ydans quelques noms propres (toponymes et patronymes) : Saül, Haüy, Taÿgète, Aÿ, Moÿ-de-l’Aisne, Faÿ-lès-Nemours, L’Haÿ-les-Roses, Bienvenüe, etc.
au-dessus d’un a, d’un o, d’un udans des emprunts à des langues étrangères (par exemple, l’allemand ou le suédois) dont on a conservé l’orthographe
au-dessus d’un udans l’orthographe modifiée de 1990


Les exemples d’utilisation :

ë aiguë, ambiguë, béguë, bisaiguë, ciguë, contiguë, exiguë, boësse, boëte, canoë, foëne, maërl, moëre, Azraël, Gaël, Gwenaël, Ismaël, Israël, Joël, Judicaël, Michaël, Nathanaël, Noël, Raphaël, Staël, Israël…
ï aïe, aïeul, ambiguïté, amuïssement, naïf, païen, baïonnette, coïncider, stoïque, archaïque, haïr, ouïe, ouïr, astéroïde, maïs, paranoïa, voltaïque, laïc, Loïc, Azerbaïdjan, Caïman, Dubaï, Haïti, Koweït, Thaïlande, Taïwan, Zaïre…
ü capharnaüm, Ésaü, Emmaüs, haüyne, Saül, …
ÿAÿ-Champagne, L’Haÿ-les-Roses

La réforme orthographique de 1990 :

Pour mémoire, pour montrer que le u dans –gu se prononce, les rectifications orthographiques de 1990 recommandent le tréma sur le u et non plus sur la voyelle muette le suivant : ambigüe, aigüe,…

Elles recommandent également les graphies crapaüter, argüer, gageüre, mangeüre, rongeüre, vergeüre au lieu de crapahuter, arguer, gageure, mangeure, rongeure, vergeure.

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