La ponctuation a pour but d’organiser l’écrit grâce à un ensemble de signes graphiques remplissant différentes fonctions de nature logique et expressive. On recense onze signes de ponctuation : le point ., le point d’interrogation ?, le point d’exclamation !, la virgule ,, le point-virgule ;, le deux-points :, les points de suspension …, les parenthèses ( ), les crochets [ ], les guillemets « », le tiret –. Grevisse rajoute la barre oblique /. Les accolades {} sont aussi largement utilisées.
Son histoire :
La ponctuation est un système plus récent que l’écriture. Durant l’Antiquité grecque et latine, même si on utilise des signes marquant la séparation entre les mots ou les paragraphes, l’écriture en continu (scriptio continua), sans blanc entre les mots, est d’usage.
Le premier signe de ponctuation est le point, utilisé pour marquer la séparation entre les mots. Le blanc entre les mots ne se généralisera qu’au VIIe siècle.
L’origine de la ponctuation est couramment attribuée à Aristophane de Byzance (IIe siècle
av. J.-C.), conservateur de la bibliothèque d’Alexandrie, qui introduit l’usage de 3 points: le point en haut ou point parfait, placé au-dessus de la ligne; le point moyen ou point médian, au milieu de la ligne; et le point en bas ou sous-point, en bas de la ligne, correspondant à une ponctuation forte, moyenne et faible.
Au IVe siècle, Saint-Jérôme est à l’origine d’un premier système de ponctuation dans sa traduction en latin de la Bible. Outre l’utilisation des trois points, il divise les textes en colonnes et en périodes de phrases exprimant une pensée complète et distingue des membres de phrases et des incises par des signes.
Au Moyen Âge, divers usages existent privilégiant la fonction respiratoire de la ponctuation plutôt que sa fonction logique. Les premiers traités de ponctuation datent de la Renaissance. L’invention de l’imprimerie (1434) entraînant un besoin de codification des usages typographiques, le traité de Dolet (1540) va devenir la bible des imprimeurs avec sa déclinaison de signes de ponctuation. C’est à la fin du XVIIIe siècle que la ponctuation grammaticale se développe aux dépens de la ponctuation respiratoire.
Jusqu’au XIXe siècle, les auteurs se soucient peu de la ponctuation et s’en remettent aux imprimeurs qui appliquent un code de ponctuation rigide orienté vers un usage syntaxique. Même si certains auteurs tels Apollinaire, Queneau vont tenter de s’affranchir de ces codes en créant leur propre ponctuation ou de nouveaux signes (point d’ironie, point d’indignation de Raymond Queneau ou point d’humour de Joseph Delteil), les signes utilisés actuellement et leurs usages codifiés au XIXe siècle sont toujours en vigueur.
Son rôle et ses fonctions :
La ponctuation permet d’organiser, de présenter un texte et de faciliter sa compréhension. Apportant d’autres informations, elle facilite la lecture d’un texte permettant de mieux saisir le sens donné par l’auteur. En cela, comme le précise Jacques Drillon dans son Traité de la ponctuation française, « la ponctuation facilite le passage du texte entre auteur et lecteur ».
La ponctuation a quatre fonctions principales :
Fonctions | Définitions | Exemples |
Fonction syntaxique | La ponctuation participe à l’agencement des mots, des groupes de mots et des phrases et marque leur rôle respectif dans le texte. | Après la pluie, je me rendrai en forêt. |
Fonction sémantique | La ponctuation facilite la compréhension du texte en présentant ses différentes composantes contribue au sens des phrases et des mots ou crée le sens à elle seule. | Les militaires, qui utilisent des armes, sont responsables ( les militaires utilisent tous des armes) Les militaires qui utilisent des armes sont responsables (seuls ceux qui utilisent des armes sont responsables) |
Fonction expressive et intonative | La ponctuation indique les sentiments et les intonations de l’auteur (le point d’exclamation peut marquer la colère ou l’admiration, les points de suspension la réserve ou l’ironie, le point d’interrogation le doute…). | Nous sommes d’accord ? (doute, attente d’une entente) Nous sommes d’accord ! (entente) Savez-vous quel temps fait-il ? (demande, interrogation) Savez-vous quel temps fait-il ! (le temps est connu et il faut en tirer les conséquences) |
Fonction rythmique | Le premier rôle de la ponctuation est d’aider au chant ou à la lecture d’un texte, en indiquant à l’orateur où marquer les pauses. | Lorsque le jour se lève, Marie prend son vélo, décoré de nombreux autocollants, pour se rendre, la mine réjouie, au village; elle ne manquerait ce moment pour rien au monde. |
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Le premier signe de ponctuation est le point, utilisé pour marquer la séparation entre les (mots) phrases.