aller à hue et à dia

« À hue et à dia (aller/tirer) » : origine et signification

L’expression « à hue et à dia« , composée de termes utilisés par les charretiers ou les laboureurs pour diriger leurs chevaux de trait, associée à des verbes de mouvement (aller, tirer) ou sensitifs (entendre), a pris un sens plus large dans le langage courant.

Signification :

  • De façon incohérente ou contradictoire.
  • (Sens figuré) Dans tous les sens, sans direction ou dans des directions opposées.

Origine :

Au XIIe siècle, l’onomatopée hu servait à «effrayer ou à marquer le dédain». On retrouve cette acception dans le mot «huées». 

Par la suite, les charretiers utilisaient les termes « hue » pour stimuler, faire avancer un cheval de trait, le faire tourner à droite (à l’origine, on disait plutôt huhaut) et dia pour le faire tourner à gauche. En bout de ligne pour faire sortir de terre les outils agraires à traction animale (brabants, charrues ou instruments à disques), le cheval de trait devait revenir en arrière dans le sens du sillon et donc tourner à droite (à hue) et à gauche (à dia).

L’expression :

Au XVIIe siècle, on utilisait l’expression « il n’entend ni à hue, ni à dia » pour dire de quelqu’un que « on ne saurait lui faire entendre raison ». La locution « L’un tire à hue et l’autre à dia », se disait lorsque deux personnes, dans la conduite de l’affaire dont elles sont chargées ensemble, prenaient des moyens qui se contrariaient.

Par extension, l’expression « aller ou tirer à hue et à dia » signifie autant se diriger dans des directions contradictoires ou opposées que de façon désordonnée, incohérente ou chaotique.

Citation :

Les Celtes, autrement dit les Gaulois (les écrivains antiques emploient indifféremment les deux termes), tirés à hue et à dia par le chauvinisme des érudits, frères ennemis des Germains, et dont les disputes de famille n’ont pas cessé depuis vingt-cinq siècles. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 23)

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