Remontant au XVIIIe siècle, l’expression » à la bonne franquette » fait allusion à un repas simple, informel, improvisé à la dernière minute, ou à un repas où tout le monde apporte sa contribution.
Signification :
- sans façons, sans cérémonie, en toute simplicité, simplement, sans complications, sans chichi,
- comme à la maison.
Origine :
Le terme « franquette » est un diminutif du mot franc dans le dialecte picard.
À la franquette (sans cérémonie, simplement) pourrait avoir été créée par opposition à l’expression à la française, utilisée dès le XVIe siècle dans le sens de « avec cérémonie », « luxueusement ».
Au milieu du XVIIe siècle, on agissait ou parlait à la franquette, c’est-à-dire « franchement », « tout bonnement » :
« Et testigué, ne lantiponez point davantage, et confessez à la franquette, que v’estes médecin (Molière, Le médecin malgré lui, 1666).«
L’expression :
Selon Duneton, l’adjonction de « bonne » serait due à la concurrence avec l’expression « à la bonne foi ».
En 1741 apparaît ainsi l’expression « À la bonne franquette – ou flanquette – » signifiant « de manière franche, simple, sans cérémonie, sans façon » :
« Tout, à la bonne franquette, se partagera » (Favart, La chercheuse d’esprit, 1741).
À l’idée de franchise s’est associée celle de simplicité. Une personne ayant une « façon d’agir simple » avait « une bonne franquette » :
[Clemenceau] plaisait par un manque d’affectation, une bonne franquette, qui le mettaient tout de suite de plain-pied avec les jeunes gens (Daudet, Fantômes et vivants, 1914).
Aujourd’hui, l’expression a conservé le même sens, sans l’idée de franchise, avec pour synonyme « à la fortune du pot« . La variante vieillie « à la bonne flanquette » est encore employée dans certaines régions françaises.
Elle fait référence généralement à un repas simple improvisé à la dernière minute. On dit ainsi « dîner, manger à la bonne franquette »; « inviter, recevoir quelqu’un à la bonne franquette« .