une réponse de normand

« Une réponse de Normand » : origine et signification

Dans la culture populaire, les Normands sont affublés de certains traits de caractère ayant donné naissance à certaines expressions telles que « une réponse de Normand » reprises par de grands écrivains. Quelles en sont l’origine et la signification ?

Signification :

  • réponse ambigüe, incertaine, évasive, équivoque;
  • réponse qui n’est ni oui ni non;
  • absence de réponse définitive à une question.

Origine :

En mars 1315, le roi de France Louis le Hutin accorda certains droits ou privilèges aux Normands, consignés dans la charte aux Normands qui cessera d’être appliquée à la fin du XVIe siècle, mais restera comme le symbole du particularisme normand. Par ailleurs, une ancienne loi normande, donnant le droit à une personne ayant signé un marché de rectifier ou d’annuler le contrat dans les vingt-quatre heures de sa signature, serait à l’origine de cet a priori sur les paysans de Normandie au XVIIe siècle, sur leur réputation à ne jamais répondre sans équivoque, pour éviter tout risque de se tromper ou ruser. Cette capacité d’adaptabilité et de dissimulation, cette absence de fiabilité, cet art de la ruse des Normands, attribués par le chroniqueur Geoffroi Malaterra à son peuple dès le XIe siècle, sont entrés dans la culture populaire. Boileau Dans sa Satire XII – Sur l’équivoque (1703) fait allusion à cette réputation renvoyant l’Équivoque personnifiée à la Normandie de l’Ouest. Racine, Balzac ou Michelet reprendront ses traits de caractère attribués aux Normands (rusés, madrés et peu fiables).

L’expression :

Dès 1684 , l’expression « réponse normande » est attestée dans le sens d’une réponse ambigüe, non définitive. Elle figure dans certains romans de Madame de Sévigné. Une autre expression proche, « un Normand se dit et se dédit », citée par Furetière dans son dictionnaire de 1690, fait référence à cette ancienne coutume relative à l’annulation possible d’un contrat ou d’un marché sous 24h. La Fontaine utilise la forme « répondre en Normand » dans une de ses fables, reprise dans le Dictionnaire de l’académie française de 1836 (6e édition, volume 1, page 396) dans le sens de « ne répondre ni oui ni non ». La forme « une réponse normande » y est aussi décrite comme « une réponse ambigüe ».

De fait, l’expression « une réponse de Normand » employée actuellement se rapporte à une non-réponse, une réponse ambigüe ou d’une forme de langue de bois.

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