L’expression « tailler des croupières » remonte au XVIIe siècle et trouve son origine dans une pratique militaire.

Définition :

• (Au sens militaire) Mettre en fuite une troupe de gens de guerre, à coups d’épée dans les reins, la poursuivre;
• (Au sens figuré) Malmener quelqu’un, susciter des embarras à quelqu’un, lui procurer des ennuis, poser des problèmes, punir;
• (Par extension) Faire obstacle (à des projets), occasionner des dégâts, dominer.

Origine :

Depuis le XVIIe siècle, les « croupières », désignent les longes de cuir passées sur la croupe puis sous la queue d’un cheval pour fixer la selle. Leur fonction est d’empêcher l’équipement placé sur le dos du cheval de glisser vers l’avant. 

Ainsi, si un cavalier poursuivant un autre cavalier se trouve suffisamment près pour couper à l’épée les croupières du cheval, il peut le déstabiliser et provoquer sa chute.

L’expression :

L’expression « tailler des croupières » a été utilisée dès le début du XVIIe siècle dans le sens premier de tailler par derrière avec une épée les longes de cuir retenant la selle pour déstabiliser le cavalier et le faire tomber. Ainsi Oudin dans son dictionnaire des « Curiositez françaises » (1640) définit « tailler des croupières » par « donner des coups par derrière ». Durant les batailles, les cavaliers donnaient des coups d’épée sur les croupières des chevaux ennemis pour les faire tomber. Sur le plan militaire, elle a pris la signification de « poursuivre l’ennemi de près, l’épée dans les reins », « le combattre rudement », « le mettre en fuite ».

Par extension, l’expression « tailler des croupières » décrit une situation où quelqu’un remporte une victoire écrasante sur son adversaire, en le privant de toute chance de se défendre ou de rivaliser.

De façon générale, elle désigne le fait de « susciter des difficultés, des embarras à quelqu’un ». Dans le monde de l’entreprise, elle s’utilise dans le sens de « concurrencer rudement », « prendre des parts de marché à une autre entreprise ».