se mettre Martel en tête

« Se mettre martel en tête » : origine et signification

Remontant au XVIe siècle, l’expression « se mettre martel en tête » utilise une forme ancienne du terme « marteau » pris dans un sens figuré.

Signification :

  • S’alarmer, de façon justifiée ou non, concernant le bien-être ou la sécurité d’une personne, ou s’inquiéter par rapport à une situation, un événement;
  • Se tourmenter, se faire beaucoup de souci, s’inquiéter fortement et de manière quasi obsessionnelle.

Origine :

« Martel » est une forme ancienne du terme « marteau ». Il est dérivé de l’italien « martello » que l’on peut traduire par « marteau », et « jalousie ; souci » dans un sens figuré. Le verbe « marteler », qui est toujours utilisé signifie « battre du métal à coups de marteau » ou « frapper quelque chose à coups répétés » ou « faire résonner les mots en détachant les syllabes (accentuer, scander). L’association de « martel » et « tête » va permettre d‘imager les soucis de coeur ou autres à des coups de marteau résonnant dans la tête.

L’expression :

Au XVIe siècle, « donner martel » signifie  » rendre jaloux » et « mettre le martel en teste à quelqu’un », « le rendre jaloux ». Le Dictionnaire de l’Académie française (1765, Tome second, page 70) précise « inquiétude née du soupçon qu’on prend de la fidélité de celui ou celle qu’on aime. ». Le Dictionnaire comique, satirique, critique, burlesque, libre et proverbial de Philibert Joseph Le Roux (1786 p. 139) indique « avoir martel en tête : être jaloux méfiant et inquiet. Cette manière de parler se dit ordinairement d’un mari qui appréhende que sa femme ne lui soit infidèle… ».

Dès le XVIe siècle, « martel » a aussi le sens plus large et figuré de « souci ». L’expression « avoir martel » veut dire « avoir du souci » et « marteler le cerveau de quelqu’un », équivaut à « peiner ou tourmenter quelqu’un ».

Au XVIIIe siècle, le sens de l’expression va se fixer pour prendre le sens actuel de souci obsessionnel (« être obsédé par des préoccupations diverses créant une inquiétude forte »).

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